Immigrer au Canada peut être un véritable parcours du combattant. Entre la barrière de la langue, les informations qui changent régulièrement ou encore les documents à fournir, il est difficile de s’y retrouver dans ce dédale de démarches où on joue son avenir.
Laurence Mouila-Vertueux, fondatrice de Movela Immigration Services Inc., l’a bien compris après plusieurs années en bénévolat dans ce secteur. Aujourd’hui, sa mission est d’accompagner les personnes qui souhaitent immigrer afin de leur faciliter toutes ces démarches fastidieuses et leur éviter de mauvaises surprises. Plongeons dans l'histoire de cette consultante réglementée en immigration canadienne.
Pourriez-vous vous présenter ainsi que les activités de votre entreprise ? Quelles sont les raisons de motivation de la création de celle-ci ?
Je suis Laurence Mouila-Vertueux, originaire de la Martinique, arrivée au Canada dans la région de Toronto en 2011. Je suis consultante réglementée en Immigration Canadienne et fondatrice de Movela Immigration Services Inc. Au quotidien, j’aide les francophones à obtenir leurs documents d’immigration tels que permis de travail, permis d’études, résidence permanente ou encore la citoyenneté. Je m’occupe également des demandes d’asile.
Ces services sont dispensés de différentes manières : par le biais d'une représentation légale auprès d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC), ou par le biais d'une révision de dossier et de forfaits de consultation pour ceux qui se sentent capables de gérer leur dossier eux-mêmes mais qui ont tout de même envie d'un accompagnement ponctuel. Afin de mieux fournir les informations nécessaires aux personnes qui en ont besoin, j'ai également lancé un podcast intitulé « Canada, ouvre-toi ! », qui vise à expliquer de manière simple le système d’immigration au Canada.
Toujours animée par la volonté d'aider les familles, j'ai été impliquée dans diverses missions de volontariat. J'ai également apporté mon aide bénévolement à des amis et à leurs proches dans leurs démarches d’immigration. Malheureusement, j'ai constaté que certains d'entre eux étaient victimes d'arnaques perpétrées par de faux avocats. C'est ainsi que j'ai découvert le métier de consultante réglementée en immigration canadienne, une vocation qui m'est apparue comme une évidence. En exerçant cette profession, je peux avoir un impact significatif et contribuer à la diversité du Canada, sachant pertinemment que l'immigration est un moteur essentiel de sa croissance.
À qui s’adressent vos services et êtes-vous à la recherche de services professionnels ?
Mes services s’adressent aux francophones qui souhaitent s’installer en dehors du Québec. À l’avenir, je souhaiterai collaborer avec des employeurs qui sont à la recherche de francophones et qui sont prêts à recruter des travailleurs étrangers.
Avez-vous des mentors ou des modèles qui vous ont influencée dans votre parcours entrepreneurial ?
J'ai toujours eu un esprit entrepreneurial, que ce soit en tant qu'intrapreneur ou dans le domaine associatif, mais je n'avais jamais osé me lancer à mon compte. Travailler sur mon mental a réellement été la clé qui m'a permis d'avancer. Dans mon cercle proche, deux personnes ont franchi le pas du salariat à l'entrepreneuriat et observer leur évolution et leur épanouissement a été le déclic dont j'avais besoin pour agir à mon tour. Je considère qu'il est crucial d'être entourée par d'autres entrepreneures, même si elles n'évoluent pas dans le même secteur. C’est stimulant et cela permet d'appréhender les choses sous un angle différent, favorisant ainsi l'innovation dans notre domaine.
Quels sont les défis auxquels vous faites face avec votre entreprise ?
L'immigration est un domaine en constante évolution, ce qui demande une réactivité certaine lorsque les règles changent en permanence. Un client peut être éligible un jour et ne plus l'être le lendemain, et inversement. Le défi majeur de notre profession réside dans la lutte contre les consultants fantômes ou les faux consultants. Malheureusement, certaines personnes malhonnêtes exploitent la naïveté de certains individus en leur promettant des solutions irréalisables en termes de procédures d'immigration, dans le seul but de leur soutirer de l'argent.
Comment voyez-vous l'avenir de votre entreprise et quelles sont vos aspirations à long terme ?
À terme, j'aimerais également élargir mes activités au secteur B2B en collaborant avec des entreprises cherchant à recruter des francophones ou des personnes bilingues anglais/français. J'aspire aussi à constituer une équipe, notamment en engageant une assistante juridique et un gestionnaire de la clientèle.
Selon vous, être francophone dans le monde entrepreneurial est-ce une force ? Si oui en quoi et comment ?
Oui, je perçois cela comme un atout majeur. Le français est l'une des langues officielles du Canada, cependant, peu de francophones s'établissent en dehors du Québec. Pourtant, la demande de personnes bilingues est en constante augmentation et reste insuffisamment comblée. En tant qu'entrepreneure bilingue, je suis en mesure de répondre aux besoins des francophones attachés à leur langue maternelle ou à celle qu'ils ont récemment apprise, facilitant ainsi les échanges.
Comment avez-vous découvert Quartier d’affaires+B2BeeMatch ? La recommanderiez-vous ? Si oui, pourquoi ?
J'ai été introduite à Quartier d'affaires au sein de la communauté des entrepreneures francophones de Toronto. Je trouve que Quartier d’affaires+B2BeeMatch est une initiative formidable que je recommande car elle favorise la collaboration. C'est regrettable qu'on n'en entende pas assez parlé.