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Les défis et les avantages de faire des affaires en français




Quand nous discutons avec des chefs d’entreprise pour le blogue de Quartier d’affaires, ces gens nous parlent souvent de la réalité qu’ils vivent en tant que francophones en Ontario.


Aujourd’hui, c’est la Journée internationale de la Francophonie, que l’on célèbre le 20 mars chaque année, à travers le monde.


À cette occasion, nous avons décidé de revisiter les principaux constats de nos entrepreneur·e·s qui tirent leur épingle du jeu dans un environnement majoritairement anglophone.


Une clientèle francophone réceptive


Plusieurs dirigeant·e·s ont mentionné l’importance de la clientèle francophone pour leurs affaires. Ce segment de la population se montre particulièrement intéressé par l’offre de compagnies franco-ontariennes, chez qui il retrouve un peu de sa culture. La langue de Molière, bien que minoritaire dans cette province, devient alors un atout.


Vanessa Viau, de Kyan Cuisine

La copropriétaire de Kyan Cuisine, un fabricant de mets prêts-à-manger végétaliens, en témoigne : « Nous sommes situés dans les Comtés unis de Prescott et Russell, une région majoritairement francophone, dit Vanessa Viau. Notre clientèle aime être servie dans sa langue et elle nous soutient. »




François Nadeau, de la Fromagerie Kapuskoise


Même son de cloche à la Fromagerie Kapuskoise, à Kapuskasing, dans un secteur du nord de l’Ontario où la plupart des gens parlent français. « Les médias francophones nous aiment et la communauté nous a adoptés », affirme François Nadeau, maître fromager et propriétaire.





Le French flair


Évidemment, dans une province comme l’Ontario, peu d’entreprises peuvent compter uniquement sur la communauté francophone pour prospérer. Au contraire, les anglophones composent souvent la majorité de leur clientèle. Mais une chose semble transcender les différences linguistiques : les articles liés de près ou de loin à la culture française possèdent un cachet indéniable.


Dans le domaine alimentaire, on associe naturellement ces produits à une tradition réputée, gage d’une excellente qualité. Ce n’est pas étonnant que la Fromagerie Kapuskoise ait adopté le slogan « Saveur de France, made in Ontario ».


Tania Cummins, de Candeloon

L’engouement pour l’artisanat à la française s’étend également à d’autres spécialités. Tania Cummins, dont l’entreprise Candeloon vend des bougies coulées à la main dans de jolies boîtes métalliques, l’a bien constaté au contact de sa clientèle. Cette entrepreneure d’origine française ne manque pas de mettre en lumière la provenance des composants qu’elle importe de la France. « Le savoir-faire français plaît aux gens qui recherchent la qualité », souligne-t-elle.




Richard Kempler, de la Fédération des gens d’affaires francophones de l’Ontario

Être francophone est aussi un état d’esprit qui permet d’envisager différemment toute chose, dans la vie comme en entrepreneuriat, selon Richard Kempler, directeur général de la Fédération des gens d’affaires francophones de l’Ontario (FGA). « Les personnes d’origine anglo-saxonne ont souvent une vision structurée et technique, tandis que nous avons une perspective plus panoramique de la situation, résume-t-il. Quand on s’efforce de comprendre la façon de penser de la majorité tout en apportant un point de vue complémentaire, ça ne peut avoir que du bon. C’est un des avantages du multiculturalisme ! »



Des opportunités en plus


Quand on parle d’entrepreneur·e·s francophones en Ontario, on désigne en fait des personnes qui sont bilingues, pour la plupart. Comme tous les individus qui parlent deux langues ou plus, celles-ci sont en mesure de saisir des occasions d’affaires qui ne leur seraient pas disponibles autrement.


Benoît Hubert, de PGF consultants


Benoît Hubert est le propriétaire de PGF consultants, une firme-conseil d’Ottawa dont les spécialités sont la stratégie, le leadership, la gestion de projets et la vitalité organisationnelle.






Il résume ainsi les avantages du bilinguisme pour son entreprise : « Nous avons accès aux marchés de la capitale et de la fonction publique canadienne, de même que des pays francophones et anglophones d’Afrique. En étant bilingues, nous pouvons travailler avec toute organisation qui s’attend à recevoir des services dans les deux langues officielles. »


Julien Dutronc, d’East & West Media Consulting

Le copropriétaire d’East & West Media Consulting, abonde dans le même sens. Dans ses activités de distribution et de marketing de contenus télévisuels et numériques, Julien Dutronc est heureux de pouvoir traiter avec des clients et des acheteurs francophones.






De plus, sa décision de s’installer à Toronto procure un autre avantage concurrentiel à ce Français d’origine : « Les sociétés françaises pourraient trouver plus facilement un prestataire de services francophone au Québec, mais en Ontario, nous sommes moins nombreux. »


Richard Kempler, de la FGA, rappelle qu’en s’établissant en Ontario, les entreprises sont bien placées pour pénétrer les marchés avoisinants depuis un pays bilingue. « Bien des gens ne savent pas que Toronto est la quatrième plus grande ville en Amérique du Nord, après Mexico, New York et Los Angeles. C’est une porte d’entrée de choix sur ce continent. »


Les obstacles : s’informer et communiquer en français


Toutes les entreprises doivent surmonter des difficultés un jour ou l’autre. Toutefois, certains obstacles sont spécifiques aux compagnies franco-ontariennes. L’un des principaux est l’impossibilité de s’informer auprès de certains organismes en français ou même de communiquer avec ceux-ci dans cette langue.


Qu’il s’agisse de comprendre un document important disponible seulement en anglais, ou encore de remplir un formulaire qui n’a pas été traduit, les gens d’affaires francophones se butent souvent à des ennuis de ce type.


Parallèlement à cela, la volonté de promouvoir leurs produits et services dans les deux langues représente une dépense supplémentaire pour plusieurs entreprises franco-ontariennes. Un site Web bilingue coûte plus cher qu’un site Web unilingue. De même, la traduction des publications sur les médias sociaux a un prix.


Pour certaines compagnies, il n’est pas question de négliger la clientèle francophone, ni la clientèle anglophone. Pour elles, la communication bilingue s’impose comme une évidence, malgré les coûts. D’autres entreprises, pour leur part, estiment ne pas avoir les ressources nécessaires pour dédoubler ainsi tous leurs efforts de promotion.


Ce dilemme fait partie des paradoxes de l’écosystème des affaires franco-ontarien. Ce n’est certainement pas facile d’évoluer dans un contexte minoritaire ! Néanmoins, c’est en valorisant la langue et la culture francophone que nous continuerons d’avancer.

Bonne Journée internationale de la Francophonie !



Si ce n’est pas déjà fait, célébrez votre fierté franco-ontarienne en inscrivant votre entreprise à la plateforme de jumelage Quartier d’affaires sur B2BeeMatch et à la vitrine commerciale de Quartier d’affaires !

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